Les activités au sein de l'Académie de Mâcon
Art et bêtise : Morgan Labar, le 4 nov
04/11/2021 14:30
Critique, subversive, complice, cynique ? Depuis la fin des années 1960 se sont développées différentes pratiques artistiques délibérément bêtes, ou stupides à dessein, assumant et parfois même revendiquant leur bêtise. Phénomène à l’origine excentré, marginal et parfois contestataire à cette époque, la bêtise faite art est devenue une donnée centrale de la production artistique contemporaine depuis les années 1990, indissociable des développements de l’industrie du divertissement.
Dans cette conférence, il s’agira d’une part de montrer comment la bêtise peut constituer une pratique artistique en soi, empruntant aussi bien au modèle de l’idiotie qu’à celui de la bêtise infantile et adolescente (penser un art bête comme on parle d’âge bête). D’autre part, de poser les jalons d’une histoire de la bêtise en art et de ses métamorphoses contemporaines : légitimation symbolique, institutionnalisation et spectacularisation, dont Martin Kippenberger, Paul McCarthy ou Wim Delvoye comptent parmi les plus illustres représentants.
Morgan Labar (34 ans) est historien d’art. Ancien élève de l’École normale supérieure, diplômé d’un master de philosophie et docteur en histoire de l’art de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il s’intéresse depuis plusieurs années à la manière dont les catégories esthétiques, les canons et les discours hégémoniques sont construits au sein des mondes de l’art contemporain. L’ouvrage issu de sa thèse, La Gloire de la bêtise. Régression et superficialité dans les arts depuis la fin des années 1980, paraîtra en 2022 aux éditions Les presses du réel.
Il est également critique d’art et depuis septembre 2021 il est le directeur de l’École supérieure d’art d’Avignon.